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Zinédine Zidane, légende à tout jamais
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Zidane en feu ! En parallèle, il réalise avec les siens des débuts en D1 parfaits, avec deux victoires en deux rencontres. Le moral et l’optimisme sont au beau fixe. L’effectif est peu bouleversé. Ça combine bien dans l’entrejeu et, sur le côté, avec le triangle magique « Liza-Zizou-Duga », ça distille sévère et ça régale l’assistance ! Son football basé sur du jeu court, rapide et incisif, fait florès. Les Dutuel, Witschge et consorts participent grandement à sa réussite ; un noyau humain solide se forme, autant qu’un mental de guerrier se forge. Les actions sont concrétisées par des attaquants en confiance et, en préliminaires-aller de la Coupe de l’U.E.F.A., c’est de nouveau le Karlsruher S.C. qui se met en travers de la route ; ce sera dans le Land de Bade-Wurtemberg, pour le premier acte. On n’est que le 8 août, et les hommes de Muslin, qui ont déjà disputé 9 matches (avec une défaite à Bastia), viennent à bout de ceux de Winfried Schäfer, sur le score de 2-0. Avant l’épisode II, Zidane a planté deux buts au F.C. Nantes (et Dugarry, un), pour un net succès (3-0) au Stade Municipal. Ensuite, l’E.A. Guingamp s’est imposé au Roudourou (1-0), mais les Bordeaux et Blanc se « vengent » finalement sur les Allemands : 2-2 ! Doublé de capitaine Liza et… carton rouge pour Zizou !       Peu importe, Bordeaux est chaud et Zidane, avec 5 buts inscrits en 8 matches, est en feu ! Les Aquitains seront donc au rendez-vous de l’Europe, le 14 septembre. Date à laquelle ils s’imposeront 2-0 en Macédoine et en trente-deuxièmes de finale, face au champion national, le F.K. Vardar Skopje. Au retour, ils concèderont le nul (1-1) ; pour deux fois sans leur maître à jouer. Ce sera la même chose lors des rencontres remportées, en octobre, face au Rotor Volgograd (2-1 et 0-1). À l’inverse du rendez-vous à domicile face au Real Betis Balompié de Séville, le 21 novembre, en huitièmes de finale-aller. Verdict : 2-0 ! Lors du déplacement en Andalousie, Zizou inscrit probablement l’un des plus beaux buts de sa carrière et, assurément, le plus osé avec les Girondins… Car c’est par une géniale inspiration que le numéro 7 fait pleurer les 40 000 supporters des « Verdiblancos » massés dans les travées du Stade Benito-Villamarín, et sauter de joie les fans bordelais ! Ainsi, à la 4e minute de jeu, voyant le portier adverse, avancé, il tente des quarante mètres – et d’un geste malicieux – une volée du gauche imparable qui lobe Pedro Luis Jaro Reguero ! L’initiative est incroyable d’audace, de précision, et la concrétisation est simplement… parfaite ! Bordeaux ouvre le score et confirme son option sur la qualification, malgré une défaite (2-1). Mais maintenant, il est possible de rêver en grand, et de s’offrir la possibilité de vivre une deuxième moitié de saison excitante…     Milan ridiculisé ! Étrange paradoxe : les Girondins brillent de mille feux sur la scène européenne, mais occupent une inquiétante 16e place (sur 20) en championnat. Pire, ils ne possèdent que cinq points d’avance sur le premier relégable (le 18e), avant d’enchaîner avec la Coupe de la Ligue et la Coupe de France ; deux compétitions qu’ils quitteront rapidement (en seizième de finale). L’élimination, à Mayol, face au S.C. Toulon (pensionnaire de National 1) en Coupe Charles-Simon, précipite le limogeage de Muslin ; le 3 février 1996 sera son dernier match à la tête de la l’équipe. Gernot Rohr, légende du club et habitué des intérims en interne, prend les commande d’un groupe pro galvanisé par son parcours hors frontières, mais toujours en peine en D1. L’on craint même quant à la survie du club parmi l’élite… Le tirage au sort a désigné le puissant Milan A.C. comme adversaire, en quart de finale. Là, c’est du lourd ! Armé pour gagner le trophée, le club dirigé par Silvio Berlusconi et coaché par Fabio Capello aligne un collectif regroupant plusieurs joueurs figurant parmi les meilleurs du monde. Celui-ci, d’ailleurs, s’impose à l’aller (2-0/Le 5 mars), à San Siro, sans trop forcer. Zizou et les siens ne risquent donc quasiment rien au retour. En fin de compte, l’obstacle est gros, mais pas si insurmontable que cela… Décontractés mais appliqués, les Bordelais, sous l’influence d’un mentor qui en a vu d’autres, vont réaliser l’impossible : battre l’ogre italien et l’éliminer ! Lui qui sera sacré champion d’Italie – pour la quinzième fois de son histoire – en fin de saison…   Le 19 mars, face aux illustres Ielpo (gardien de but), (Franco) Baresi, Desailly, Costacurta, Panucci, Maldini, Donadoni, Weah, Eranio, Vieira, (Roberto) Baggio, (Tomas) Locatelli, Albertini et Di Canio, c’est un Bordeaux en furie, transcendé, dans une ville, une France, et un Parc Lescure en ébullition, qui terrasse l’outrecuidant adversaire « rossonero » ! 3-0, merci… « arrivederci » ! Zizou a enchanté le public, délivré deux passes décisives, fait tourner en bourrique et ridiculisé ses cerbères. Tholot et Duga (2 buts) ont scoré pour la qualif’, pour la gloire, pour l’éternité. « On n’avait rien à perdre ; juste à entrer dans l’histoire », confiera-t-il plus tard. C’est fait, et bien fait ! Un « premier grand souvenir », aussi, qui va en appeler d’autres… Comme celui de l’élimination du S.K. Slavia Prague, en demi-finale, dans le même genre d’ambiance et de dynamique. Un premier acte remporté (0-1) en République Tchèque, qui a donné le ton, et la passe décisive offerte à son ami Dugarry, et lancé les hostilités. La marche en avant se poursuit avec la victoire, au retour (1-0, but de Tholot), le 16 avril, devant des Radek Bejbl, Karel Poborský ou Vladimir Šmicer médusés. Avant de disputer, pour la première fois de son histoire personnelle, une finale de Coupe d’Europe : ce sera face au – grand – F.C. Bayern Munich, en mode aller-retour3. En Bavière pour commencer, mais sans Zidane ni Dugarry, suspendus. Il sera donc plus aisé aux Kahn, Kreuzer, Ziege, Babbel, Helmer, Hamann, Sforza, Scholl, Klinsmann, Matthäus, Frey, Witeczek et (Jean-Pierre) Papin de l’emporter (2-0), le 1er mai… Le 15, les deux compères sont sur la pelouse, mais les protégés de Franz Beckenbauer maîtrisent rapidement la situation, pour s’imposer 3 buts à 1 un dans un stade qui aura vécu, en quelques mois, l’une de plus belles épopées de son existence. Tout comme ses joueurs d’exception, qui auront buté sur plus forts qu’eux et sur une marche bien trop haute, au vu des circonstances de jeu, de la qualité de l’opposant, et de l’influx laissé en route. Nos joueurs sont fiers, mais cuits physiquement. Le Bayern est sacré à l’extérieur, sous les yeux tristes de Zidane et ses copains, lesquels n’auront pas à rougir de leur parcours, bien au contraire. Il n’en est pas de même en championnat puisque fatigués, et la tête ailleurs, ils termineront à la 16e place (42 points), avec 4 unités de plus que le F.C. Gueugnon (18e), relégué… Zizou, lui, aura disputé 33 matches de D1, 15 de C3 et 3 de coupes nationales, pour un total général de 12 buts inscrits. Et il obtiendra, à titre individuel, le trophée du meilleur joueur U.N.F.P. 1995-1996. Sans pour autant, en 179 matches (et 39 buts), toutes compétitions confondues, glaner autre titre collectif que l’Intertoto, avec les Girondins. Néanmoins, s’il a parfois été incompris ou sifflé sur son terrain, le maître à jouer a illuminé, par son talent naturel haut de gamme, son aura et son efficacité, le football bordelais et la vitrine de son prestige. Autant que fait honneur et rendu fiers ses adeptes. Et ce n’est pas pour rien qu’après cette incroyable aventure sportive et humaine, les plus grands clubs d’Europe, qui ont attentivement scruté nos joueurs depuis le mois de juillet 1995, veulent – et vont – s’offrir les héros d’un peuple… De son côté, Zidane choisira la Juventus Turin, avant de migrer vers le Real Madrid C.F., cinq ans plus tard, et d’en devenir l’immense joueur et entraîneur a succès que l’on sait…        1 Entre 1996 et 2001, en ce qui concerne les titres collectifs majeurs, Zinedine Zidane a conquis, en tant que joueur de la Juventus Turin, deux titres de champion d’Italie (en 1997 et 1998), une Supercoupe d’Italie (1997), une Supercoupe U.E.F.A. (1996), une Coupe Intertoto (1999) et une Coupe Intercontinentale (1996). Au Real Madrid, entre 2001 et 2006, il a remporté un championnat d’Espagne (en 2003), deux Supercoupe d’Espagne (2001 et 2003), une Ligue des Champions (2002), une Supercoupe U.E.F.A. (2002) et une Coupe Intercontinentale (2002). En tant qu’entraîneur, en ce qui concerne les titres collectifs majeurs, il a remporté, avec le Real Madrid, un championnat d’Espagne (2017), deux Supercoupe d’Espagne (2017 et 2020), trois Ligue des Champions (2016, 2017 et 2018, plus une en qualité d’adjoint, en 2014), deux Supercoupe U.E.F.A. (2016 et 2017) et deux Coupe du Monde des Clubs F.I.F.A. (2016 et 2017). 2 La Coupe Intertoto est une ancienne compétition de football qui avait lieu en été, et qui opposaient les meilleurs clubs européens non-qualifiés pour la Ligue des Champions (C1), ou pour la Coupe de l’U.E.F.A. (C3/Europa League aujourd’hui). Les vainqueurs de ces tours préliminaires obtenaient alors un billet pour disputer la Coupe de l’U.E.F.A. 3 En 1995-1996, la finale de la Coupe U.E.F.A. (aujourd’hui Europa League) se dispute encore en format aller-retour. La C3 est la seule des trois compétitions (au contraire de la Ligue des Champions et de la Coupe des Vainqueurs de Coupe/C2) à proposer cette formule. C’est à partir de la saison 1996-1997 qu’elle se disputera sous la forme d’un match unique, et sur terrain neutre.  Palmarès collectif et individuel Avec les Girondins de Bordeaux Vainqueur de la Coupe Intertoto en 1995 Finaliste de la Coupe U.E.F.A. (Europa League, aujourd’hui) en 1996 Trophée U.N.F.P. du meilleur espoir en 1994 Trophée U.N.F.P. du meilleur joueur de Ligue 1 en 1996 Trophée d’honneur U.N.F.P. en 2007. Retrouvez dès demain, l'ultime partie consacrée à Zidane en Équipe de France LIRE LA PARTIE 3