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Paco Matéo, un souvenir impérissable
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Le meilleur d’Europe, bis !

La première ébauche avait montré un Bordeaux solide et solidaire, ainsi qu’un Mateo prompt à dégouter et à juguler les attaquants méditerranéens, dont le célèbre international Emmanuel Aznar, qui claquera par ailleurs 45 buts en championnat… Mais « l’Affaire Nemeur » ne connaîtra son épilogue que quelques jours plus tard, lorsque les Ciel et Blanc s’imposeront sans trembler, sur le score de 4 buts à 0, avec un doublé d’Aznar et des réalisations de Georges Dard et Félix Pironti ! La formation coachée par Urtiz a certes pris l’eau, mais elle a tout de même procuré un peu de bonheur aux citadins bordelais, alors en proie à de meurtriers bombardements… En championnat, les Girondins se classeront 4es, alors que lors du suivant, Bordeaux-Guyenne obtiendra la 5e place en championnat fédéral. En 1944-1945, lors du dernier dit « de guerre », les Marine et Blanc terminent à égalité de points avec Lyon (L.O.U.) dans le Groupe Sud, mais ce sont les Rhodaniens qui, à la différence de buts, disputeront la finale (qu’ils perdront 4-0) face au F.C Rouen… C’est aussi l’heure de partir sous d’autres cieux pour le maestro, qui migre vers l’Alsace, région d’origine de son épouse. Et c’est le Racing Club de Strasbourg qui fait une affaire en engageant le défenseur, lequel a réussi, lors de son intermède bordelais, à devenir le meilleur joueur européen à son poste !

Une fin tragique

Comme il l’a fait dans le port de la Lune, il devient une figure légendaire du R.C.S., avec lequel il se hisse de nouveau en finale de la Coupe de France, en 1947. Une échéance qu’il perd (2-0) face au L.O.S.C. En Division 1, il et termine deuxième ex aequo du championnat de France (avec le Stade de Reims), derrière le C.O. Roubaix-Tourcoing, quand ses copains du Sud sont rétrogradés en Division 2 (18es). Il contribue-là à écrire l’une des plus belles pages de l’Histoire du Racing, équipe qu’il quittera à l’âge de 33 ans, en raison de trop nombreuses blessures. Au grand regret de l’Olympique de Marseille, qui avait proposé un pont d’or – qui constituait le record de l’époque – et qui n’a pas réussi à détourner ce joueur peu intéressé par l’argent et le faste. Et, nobles paramètres, à la mentalité, la fidélité et la loyauté assumées… C’est en tant qu’entraîneur et formateur au club qu’il poursuit son cursus, avant d’exercer dans des formations aux alentours, non sans succès. Le 21 juillet 1979, peu de temps après le titre de champion de France de D1 obtenu par le R.C.S. et certains joueurs qu’il a formés, Paco Mateo et sa femme trouvent la mort dans un accident de voiture. L’Histoire s’est donc répétée plus à l’Est, mais, cette fois-ci elle connaît une fin tragique. Aujourd’hui, plusieurs terrains de football en région alsacienne portent son nom. Mais Francisco Mateo Vilches reste ce joueur élégant, classieux et adroit devant le but, dont l’insolent talent et l’efficacité redoutable, quels que soient les postes occupés, ont fait le bonheur des amoureux de football et des Girondins de Bordeaux. Atypique et magnifique balle au pied, cet esthète, dont le charme, l’humeur, l’humour et le sens du spectacle étaient profondément ancrés dans son ADN, était probablement en avance sur son époque. Et si, en raison de deux guerres successives, il n’a pu enrichir un palmarès en adéquation avec ses qualités, il a toutefois laissé un souvenir impérissable dans les têtes et les cœurs. Un « mec bien », qui n’a pas eu le temps d’être sélectionné avec la « Roja » (à la différence de son frère, en 1942), mais qui aurait tout de même pu porter la tunique de l’Équipe de France, s’il l’avait souhaité ; la Fédération ayant considéré avec grand intérêt – comme pour d’autres coéquipiers bordelais – qu’il était éligible pour…