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Zinédine Zidane, les prémices d'une légende
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Zinedine Zidane, programmé pour réussir Zinedine Zidane a été un « top player », un élément qui a évolué dans des clubs prestigieux, mais aussi l’un des entraîneurs les plus titrés de sa génération, pour ne pas dire de l’histoire du football1. L’homme est respecté, adulé, partout sur la planète ; son pédigrée aussi. Mais ce garçon, que peu d’observateurs imaginaient parvenir à un tel niveau de réussite dans sa fonction de coach a, en peu de temps, bluffé son monde. Presque comme lorsqu’il est arrivé, joueur, aux Girondins de Bordeaux, sur la pointe des crampons… « Yaz », oui… Cannes ! Avant de signer pour le F.C. Girondins de Bordeaux, et donc de poser son sac dans le vestiaire de la plaine des sports du Haillan, à l’horizon 1992-1993, Zinedine Zidane connaissait déjà les Marine et Blanc, qu’il avait notamment croisés quelques mois auparavant, quand ceux-là se nommaient encore Girondins de Bordeaux Football Club. Car, entre temps, l’entité girondine était passée, pour des raisons financières et administratives – mais non sportives –, par la case D2… Ainsi, lors de la 27e journée de D1 (le 13 février 1991), celui que ses parents ont par ailleurs prénommé « Yazid », croisait le fer sur la pelouse du Stade Municipal avec l’A.S. Cannes, formation motivée, solidaire et ambitieuse et, accessoirement, formatrice de talents. Si cet épisode paraît alors anodin, tout comme le résultat de la joute (1-1), celui qui évolue titulaire aux côtés d’Éric Guérit, Jean-François Daniel ou de l’illustre Luis Fernandez, rappelle qu’il est l’un des grands espoirs de la nation.  Face aux Sénac, Lizarazu ou Dugarry – un « Duga » avec lequel il s’entend bien et qu’il a côtoyé en sélections françaises de jeunes –, le Marseillais de naissance montre de belles aptitudes pour le haut niveau. Inconsciemment, ça travaille tout le monde…   Justement, avec l’arrivée de – l’autre Marseillais – Rolland Courbis au poste d’entraîneur, peu après avoir conquis le précieux titre de champion de France de Deuxième Division (avec coach Gernot Rohr), les Marine et Blanc, qui sont devenus les « Bordeaux et Blanc » (suite au changement de statuts et de forme juridique) accueillent celui que le technicien méridional appellera « Zizou ». Alain Afflelou et Jean-Didier Lange, à la tête du club, veulent poursuivre sur la lancée, et s’inscrire – ou se réinscrire – dans une dynamique européenne qui était celle à laquelle était coutumière l’entité avant faillite et rétrogradation. La politique définie a alors pour objectif de réussir le subtil dosage entre fougue et mesure, jeunesse et expérience, talent et compétitivité. Et Zidane s’inscrit, bien entendu, dans ce cadre-là… « Pas un milieu offensif » L’A.S. Cannes, qui a bien malgré elle validé une descente sportive en D2, doit se séparer de certains éléments. De fait, la paire Guérit-Daniel, signée par les co-présidents, s’engage pour un bail en Aquitaine ; une garantie de plus pour le jeune Zinedine qui, âgé de vingt ans et pisté par leurs soins, profite de ces arrivées pour sécuriser son transfert. Tant pis pour l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie, qui s’était aussi positionné… Séduit par la perspective de « faciliter les automatismes sur le terrain », il adhère à leurs côtés au projet bordelais, autant qu’à l’idée de progresser ici. Tactiquement, athlétiquement et collectivement. Les parties ont donc dit oui ! Et comme il le confie au magazine officiel du club, Le Scapulaire, il envisage aussi de devenir une pièce essentielle dans la reconstruction de l’édifice. « De plus, lorsque je vois les installations mises à notre disposition, je suis convaincu que Bordeaux va posséder une grande équipe. » Les attentes sont élevées vis-à-vis de ce virtuose du ballon rond. Lui qui a gouté à la Division 1 dès 1989, grâce à la confiance de Jean Fernandez, puis qui a effectué des apparitions non régulières, jusqu’à ne plus quitter l’effectif azuréen et jouer… la Coupe d’Europe (C3) avec elle ! Lui, ce grand milieu de terrain (1,85 m et 80 kg) très technique que l’on veut voir, avec empressement, dans la surface de réparation adverse, relativise et tempère les attentes. « Je ne suis pas un milieu offensif. Mes qualités techniques me permettent de donner les ballons dans de bonnes conditions, après les avoir récupérés », expose-t-il dans le mag’, dès son arrivée. Jean-Charles Ménard, son rédacteur en chef, livre peu après, dans ses colonnes, un point de vue très visionnaire. « Zidane vient d’arriver avec la ferme intention de réussir au plus haut niveau. Après seulement deux rencontres de championnat, le nouveau milieu de terrain girondin nous a déjà convaincus grâce à ses qualités techniques, mais également surpris par son efficacité défensive. (…) Avec un peu plus de rapidité d’exécution, il fera partie des grands de ce championnat. Des tout grands même, dans une ou deux saisons. Mais ce n’est qu’un jugement personnel… » Bien vu… À demain pour la suite de l'histoire !