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Ulrich Ramé, la confirmation
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Le respect de tous En quelques mois seulement, Ulrich a fait forte impression et, désormais, tout le monde sait qui il est, et ce qu’il vaut réellement ! D’ailleurs, la question ne se pose plus. Solide, efficace sur sa ligne et dans les sorties aériennes, redoutable dans le face-à-face avec les attaquants adverses, il va même bientôt être affublé du très officieux titre de « gardien de but le plus craint » dans cette manœuvre ! Il rassure autant qu’il assure. Autoritaire sur le terrain, tandis qu’il se montre toujours aussi discret, en dehors, il gagne le respect de tous. Son jeu au pied, également, en fait une valeur sûre au niveau national. Ceci n’est pourtant pas nouveau chez lui, à l’heure où les gardiens de but – qui sont encore pour certains habitués à ne jouer qu’avec leurs mains – doivent (depuis 1992) se servir de leurs pieds, lorsque passe en retrait d’un partenaire il y a… Mais si cette mesure destinée à favoriser le football offensif existe, elle ne pose aucun souci au Bordelais, tant sa panoplie en la matière est bluffante. Un atout qui remonte à loin… « En fait, c’est à la suite de plusieurs blessures que j’ai pu perfectionner mon jeu au pied, confie au club le Nantais de naissance, en octobre 1997. J’ai été blessé pendant une période au pied droit, et je ne pouvais jouer que du pied gauche. » Simple, efficace ! Comme lui… Que de chemin parcouru depuis sa première licence obtenue dans le club de Challans (S.S.C.), en Vendée… Que d’ambitions naissantes, également, pour un garçon qui, par la régularité des ses prestations à haut niveau, voit arriver une historique coupe du Monde dans son pays. Car si ce n’est pas encore complètement au programme, vu le talent, la fiabilité et les éloges qui définissent ses performances, « Yul » peut d’ores et déjà penser à l’éventualité tricolore. Parce qu’on le sait bien, tout va très vite enfootball… Un poncif qui colle alors parfaitement à ses gants… Quelques semaines plus tard, Les Bleus se sont imposés chez eux, face au « grand » Brésil (3-0), avec un Fabien Barthez en état de grâce dans leur cage. La France change de dimension, avec cette première étoile, à jamais cousue sur son maillot. Les Girondins, eux aussi, vont entrer dans une autre dimension et briller dans la galaxie foot… Leur gardien, au top de sa forme, va faire parler de lui. En bien, toujours. La nouvelle saison débute, avec son lot de recrues. Ainsi, Victor Manuel Torres Mestre, Hervé Alicarte, Ali Benarbia et Iván Pérez Muñoz, entre autres, enrichissent l’effectif. Quasi inconnus, les deux Espagnols (défenseur et attaquant) vont se révéler au public de Lescure, tandis qu’Ulrich va confirmer. Le début de championnat est tonitruant et la C3 bénéfique. Les trois premiers tours sont franchis avec sérieux et application. Le problème, en fait, c’est le quatrième ! Face à Parme (A.C.), en dépit d’une opposition bien négociée (2-1) à domicile, à l’aller, les Aquitains sombrent totalement au retour (le 16 mars 1999), devant Gianluigi Buffon, Lilian Thuram, Fabio Cannavaro, Roberto Sensini, Dino Baggio, Juan Sebastián Verón, Enrico Chiesa, Alain Boghossian, Hernán Crespo, Faustino Asprilla, Abel Balbo et les autres… Au Stade Ennio Tardini, c’est un véritable naufrage : 6-0 ! Bordeaux cale en quarts de finale, mais emmagasine de l’expérience. Les Parmesans, un peu plus tard, remporteront le trophée face à l’Olympique de Marseille (3-0)… Un O.M. par ailleurs humilié auparavant à Lescure (4-1/Le 29 janvier/22e journée), et qui reste le principal rival pour le titre de champion…   Meilleur gardien de D1 Ça ne console pas, mais le club, présidé par Jean-Louis Triaud, va enchaîner – dans le désordre chronologique – trois défaites et six victoires, dont la dernière sur la pelouse du Parc des Princes, face au P.S.G., à  l’occasion de l’ultime journée de championnat ! Pour un exploit (2-3/Le 29 mai/34e journée), qui restera à jamais dans les anales de l’histoire du club et du football français ! Wiltord (deux buts) fait mal aux Franciliens de Philippe Bergeroo, mais Pascal Feindouno, jeune talent brut âgé de 18 ans et sorti du centre de formation, expédie, à la 89e minute de jeu, les Bordelais dans l’au-delà ! C’est le cinquième titre national pour le Club et Ramé est aux anges ! La fête est belle.  De plus, Marseille, qui était à un point, est définitivement derrière ! Dans le vestiaire, la liesse s’installe. Elle qui va s’éterniser dans la nuit, sur la pelouse d’un Stade Municipal exceptionnellement accessible au public, à quatre heures du matin… Peinturluré en bleu et blanc, comme joueurs et staffs, Ulrich, notamment juché sur la barre transversale d’un ovale plein à craquer, savoure, mesure le chemin parcouru, et se laisse aller aux songes d’éternité. Immortalisé par les photographes de presse, il pose malgré lui pour la postérité et la grandeur d’un club revenu au premier plan dans le gotha national. Pour ce qui demeurera son « meilleur souvenir en tant que joueur »… D’un point de vue personnel, la prestation d’ensemble a été remarquée par le sélectionneur national, Roger Lemerre. Ainsi, Ramé fait partie de la liste des Bleus qui joueront en Andorre, le 9 juin, en match de qualification pour l’Euro 2000. Mieux : il sera titulaire, victorieux et imbattable (0-1) ! (VoirEdF) Mieux encore, entre 1999 et 2003, il sera sélectionné à 12 reprises, sacré champion d’Europe des Nations en 2000 (sans toutefois disputer un match) et vainqueur de la Coupe des Confédérations (3 matches joués). Bordeaux avait vu juste, Bordeaux a eu du flair… Cela, Ulrich le rend bien. Et la confiance, la reconnaissance, l’estime ou le respect sont mutuels. Y compris avec, et vis-à-vis, des supporters, pour lesquels cet homme providentiel incarne des valeurs qui sont chères. Qui a fière allure, et qui devient le porte-étendard d’un collectif particulièrement doué. Il est sollicité par de puissants clubs, mais choisit de rester… La saison suivante, pour la première fois de sa vie, il connaît les joies et les émotions que procure la Ligue des Champions, même si le parcours s’arrête en phase de groupes. Et plus précisément en deuxième phase, puisqu’à l’époque, il y en a deux… Comme une cruelle désillusion, le parcours en Coupe de France s’arrête en demi-finale de Coupe de France, face au Calais R.U.F.C. (3-1, après prolongation), club pensionnaire de C.F.A. ! Les Girondins termineront 4es en D1, à seulement deux points de la C1, mais européens tout de même. Lui sera désigné meilleur gardien de Division 1 (Trophée U.N.F.P.) ! L’honneur est sauf… On se retrouve demain pour la trosième partie ! LIRE LA PREMIÈRE PARTIE