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Ulrich Ramé, gardien historique des Girondins (Épisode 1)
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Ulrich Ramé, la belle surprise Lors de la saison 1997-1998, pour succéder au gardien international belge Gilbert Bodart, qui vient d’être élu meilleur portier de Division 1 lors de l’exercice précédent, les Girondins se tournent vers une autre pointure du football européen : Stanley Menzo. Mais le Néerlandais, après quelques matches de championnat sous le maillot orné du scapulaire, est relégué sur le banc de touche. La faute à des prestations en dents de scie et à l’émergence d’un certain Ulrich Ramé… Une doublure qui dépasse La donne était très claire au départ : avec un Stanley Menzo expérimenté au niveau mondial, et déjà sacré meilleur gardien des Pays-Bas et de Belgique, Bordeaux se dotait d’un dernier rempart solide et crédible. Le titulaire, c’était lui. Sauf qu’après un début de championnat moyen et interrogatif, le natif du Suriname déchante. Après trois victoires, deux défaites et un nul, aussi, la « doublure » s’installe au poste : Ulrich Ramé. « Ulrich qui ? », se demande-t-on, alors… Car le garçon, arrivé en toute discrétion d’Angers, saisit l’opportunité qui lui est offerte en Gironde, dans un club ayant disputé une finale de Coupe d’Europe (Coupe de l’U.E.F.A./C3) en 1996, et terminé 4e (et donc européen) en 1997. Âgé de 24 ans, en couple, et sur le point d’être papa pour la première fois, cet athlétique joueur (1,87 mètres et 85 kilos) va savourer le cadeau. « Ce fut pour moi une surprise de venir ici, car notre saison était loin d’être mirobolante, indique-t-il alors dans « Le Scapulaire », magazine officiel du club. Strasbourg et Nantes m’ont contacté… Ma décision était presque prise lorsque Bordeaux m’a fait une proposition. Tout s’est alors très rapidement fait. C’est pour moi l’un des clubs les plus prestigieux de D1. Et je savais que je venais pour travailler avec Dominique Dropsy », ajoute celui qui, après avoir gouté à la D1 et la D2 avec le S.C.O., y évoluait peu de temps avant en National (2e du Groupe A). C’est donc le grand saut et, au contact de cet illustre ancien, il faut croire que ce dernier progresse plus rapidement que prévu… Quitte, même, à ce que cela surprenne les observateurs autant que l’intéressé, au point d’être contraint d’apporter des précisions sur certaines déclarations personnelles ! « Lorsque je suis arrivé, mes propos ont été mal interprétés, rectifie l’heureux élu. Je n’ai jamais dit que je venais pour jouer de suite. Stanley avait signé deux saisons et moi quatre. Donc, au pire, je pensais pouvoir évoluer en première division dans deux saisons, tout en restant prêt si l’on faisait appel à moi plus tôt. Ce qui est d’ailleurs arrivé, expose-t-il avant de livrer son sentiment sur sa fulgurante promotion. C’est une surprise pour moi, d’autant plus que je ne savais pas comment j’allais réagir à ce niveau de la compétition, devant autant de public et avec une médiatisation aussi importante. » Pourtant, il va désormais falloir faire avec…   « Mais qui est ce chat ? » Son mentor, avec lequel il gardera des liens forts, le prépare pour effectuer ses premiers pas, après une déconvenue subie par les siens et Menzo, à Bastia (4-1/6e journée). « Dominique est un perfectionniste. Il m’a énormément conseillé pour mon premier match face au Havre. La répétition des gestes à l’entraînement est importante et à ce niveau, c’est indispensable. » Une semaine après la débâcle corse, Ramé pénètre donc officiellement pour la première fois sur la pelouse du Stade Municipal, en qualité de titulaire. Pour un 12 septembre qui restera à jamais dans sa mémoire, lorsqu’il affrontera, en soirée, le H.A.C. de Vikash Dhorasso… L’issue de ce match lui est bénéfique, puisque Bordeaux l’emporte 2-1, grâce à des réalisations de Lilian Laslandes (79e) et Jean-Pierre Papin (89e), répondant à une ouverture du score de Christophe Horlaville (25e). Il y a du beau monde à ses côtés, et c’est parmi les Paulo Sérgio Gralak, Kodjo Afanou, Niša Saveljić, Kizito Musampa, Lassina Diabaté, David Jemmali, Louis Gomis, « Ricardinho » (Ricardo Luiz Pozzi Rodrigues), François Grenet, Peter Luccin et Sylvain Wiltord1, qu’il connaît ses premières minutes de gloire. Guy Stéphan, son entraîneur, lui fait confiance et Ulrich trouve rapidement ses marques au sein du collectif ; malheureusement pour lui, après un passage prometteur dans le trio de tête du classement, Bordeaux ne parvient qu’à gagner épisodiquement, signant plus de résultats de nuls que de victoires, jusqu’à ce que la machine s’enraye et finisse par concéder des défaites régulières… Ainsi, après une série de neuf rencontres sans succès, le cinglant revers subi chez l’A.J Auxerre (4-2), lors de la 21e journée (le 19 décembre 1997), sonne le glas de la mandature de Stéphan chez l’équipe fanion. Limogé, celui-ci est remplacé par son adjoint, Élie Baup... Un nouveau coach, et ancien gardien de but, auprès duquel Ramé va s’épanouir… Entre-temps, pour de sa deuxième apparition, le portier a gouté à la… Coupe d’Europe ! Avec sobriété, d’abord, pour un 0-0 concédé face à Aston Villa F.C. à Lescure (le 16 septembre), puis avec amertume pour une défaite 1-0, au retour, à Villa Park, face à la formation du capitaine Gareth Southgate. Courte expérience : les Girondins ne dépasseront donc pas les trente-deuxièmes de finale de la compétition. La suite se solde par trois victoires consécutives, jusqu’à ce que la mauvaise série interfère… Sa réussite suscite l’admiration, y compris parmi les siens. David Jemmali, son partenaire de défense de 1997 à 2008, témoigne en 2019 de ce qu’il en est. « Lorsqu’Ulrich a signé à Bordeaux, on a tous vu que c’était un monstre ! Lui et moi sommes arrivés en même temps au club. Sans lui faire offense, personne ne le connaissait et c’était Stanley Menzo qui était titulaire. Mais comme ce dernier n’a pas été très à son avantage, et qu’il n’a pas réalisé un bon début de saison, Ulrich a eu le poste. Il faut dire que dès les premiers entraînements, on s’est dit : ‘‘ Mais qui c’est, ce chat ?!! ’’ Le garçon, il faisait parade sur parade… C’était Bernard Lama ! Un vrai phénomène de gardien de but ! ». Avant de plaider, avec toujours autant d’amitié et de sincérité, ce qu’est Ramé, l’individu. « L’homme, lui, est à l’image de son talent footballistique… Il est gentil, discret, avenant. C’est une belle personne, un très bon gardien de but, et je suis super content de l’avoir côtoyé ! » Avec Michel Pavon – capitaine – et beaucoup d’autres, on assiste aussi à l’émergence d’une génération prometteuse, au sein de laquelle des cadres s’affirment. Eux, qui vont bientôt former l’ossature d’une grande équipe…   En parallèle, l’aventure en Coupe de France s’arrête net en seizièmes de finale à Monaco (1-0), face à l’A.S.M.F.C. de Jean Tigana, Willy Sagnol ou Sylvain Legwinski ; Ramé n’étant cette fois-ci pas des plus inspirés dans le jeu… Toutefois, avec son onze, il se rattrape en parvenant à atteindre la finale de la Coupe de la Ligue, le 4 avril 1998. Devant près de 78 000 spectateurs, au Stade de France (pour la première finale disputée dans l’enceinte), les Marine et Blanc bousculent le P.S.G. de Ricardo Gomes, allant jusqu’à pousser Alain Roche, Laurent Fournier et consorts jusqu’aux tirs au but (2-2). Mais comme l’an passé (face au R.C. Strasbourg), Bordeaux s’incline dans l’exercice (4-2). Il n’empêche, la saison est intéressante et se conclut par une 5e place en D1, synonyme de qualification européenne…