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Le dernier épisode concernant la légende de Didier Couécou
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Clap de fin… ou pas !

La saison 1975-1976 va être sa dernière. Celle du salut, même si cela n’était pas forcément prévu, il ne pourra lutter contre sa destinée, puisque c’est une blessure tenace qui le contraint à stopper son parcours, et à prendre la décision définitive. 10e en championnat et 6 buts en 16 matches de D1 : ce sera l’ultime bilan chiffré d’une carrière très riche en statistiques, le concernant, laquelle s’arrête au printemps. Ainsi, sous le maillot marine, Didier Couécou aura disputé 222 rencontres et inscrit la bagatelle de 84 buts, toutes compétitions confondues (en deux passages au club). Parmi ceux-ci, on trouve 1 triplé (le 19 octobre 1968 face au S.E.C. Bastia, pour une victoire 8-1 à Bordeaux/8e journée de D1) et 9 doublés, tous marqués à domicile ! Il est le 7e meilleur buteur de l’histoire du club. Mais le repos du guerrier sera de courte durée, tant la donne va changer au club. Son trésorier, un dénommé Claude Bez, inconnu du grand public, va devenir président des Girondins de Bordeaux F.C. Avec ambition(s), détermination, charisme et force de caractère, le président moustachu séduit celui (lequel lui ressemble sur ces points-là) qui va devenir son directeur sportif. Délégué général du club, aussi. Des fonctions que Didier Couécou va incarner à merveille et qui vont le conduire – comme l’entité dans son ensemble – à nourrir les rêves sportifs les plus fous. Sa politique : superviser sur la planète entière et engager des joueurs en devenir, puis d’autres de talent confirmé, voire certains, encore, sur le point de prendre leur retraite… La stratégie va s’avérer payante ; elle s’étalera à toute l’Europe et au monde, avec une politique de recrutement de stars étrangères et internationales à venir… Élément fort de l’organigramme, homme de confiance et de défi(s), dirigeant hors pair, il va être récompensé de son action. Ce « flair » et ce mix de paris insolites vont donner de nouvelles lettres de noblesses au club. Bâtie autour d’Aimé Jacquet et d’Alain Giresse, la machine bordelaise va devenir la machine française, d’abord en s’octroyant la possibilité de jouer les tout premiers rôles en championnat, puis en remportant un titre de champion de France en 1983-1984. Conséquences directes : les Girondins disputent la Coupe d’Europe, sur la quasi-totalité de la décennie. Les Coupes d’Europe, même (C1, C2 et C 3), allant jusqu’à se hisser deux fois en demi-finales (C1 en 1984-1985 et C2 en 1986-1987) 2, échouant de peu à accrocher la finale en 1985… La marque et la patte Couécou, et l’influence majeure du bonhomme, ne sont pas étrangères au succès. Son conseil, sa force de persuasion, sa crédibilité et sa brutale franchise – validées par le boss – font foi, font loi. Bordeaux est cité en exemple, copié, et fait référence dans son jeu pratiqué sur le terrain et dans son palmarès (champion de France en 1984-1985, 1986-1987 et Coupe de France en 1985-1986 et 1986-1987, notamment). Et Bordeaux, c’est même un peu (beaucoup) l’Équipe de France, à bien y regarder de près…  « Je suis le regard du président sur le fonctionnement quotidien du club. Depuis plusieurs saisons, parallèlement à la structuration administrative, je me penche plus précisément sur les questions sportives. Ma mission, en étroite collaboration avec Claude Bez et Aimé Jacquet, me conduit à construire les réserves sportives de l’effectif et ce, à tous les niveaux. (…) Notre réussite s’explique aussi par le travail, la patience et la solidité de notre triumvirat », déclarait-il en 1987, année de doublé. 

Objectif remontée  

Mais c’est aussi à cette période-là que le club va connaître une brusque descente sur l’échelle du succès – et en dehors du terrain –, avec de sombres affaires extra-sportives qui vont être jugées et précipiter ce dernier dans une chute dont il finira par se remettre, peu de temps après…. Aimé Jacquet, licencié en 1989, laisse la place à Couécou qui, en dépannage, endosse le costume d’entraîneur principal, jusqu’à l’arrivée (et le retour) de Raymond Goethals. Durant quelques mois, il dirigera une formation qui verra notamment l’éclosion d’un jeune joueur du cru nommé Vincent (futur « Bixente ») Lizarazu, qu’il repositionnera défenseur, tandis qu’il évoluait en équipe réserve, quelques crans plus haut… L’ère Bez touche à sa fin et le club est rétrogradé administrativement en D2 (alors qu’il avait terminé 10e en championnat), mais Didier Couécou occupe d’autres fonctions en son sein. Durant deux années, il est chargé de la gestion et de l’administration de l’Association des Girondins de Bordeaux, en plus d’un statut antérieur de manager du club. Avec pour mission principale de faire remonter le club en D1 au plus vite ; chose qui sera effective après une seule saison de « purgatoire », grâce à coach Gernot Rohr et ses soldats d’élite (1992). Ensuite, l’homme s’est retiré, puis est revenu sur la scène nationale, endossant de nouveau le rôle de directeur sportif au Toulouse Football Club, en 1998, pour une aventure qui se terminera très mal… Ensuite, il optera pour une vie paisible dans le Pays Basque français… Mais ce qu’il reste de lui, ici, c’est le souvenir d’un homme de tempérament, d’un excellent footballeur, d’un dirigeant chevronné et d’un gagnant. Même si ses principaux titres de joueur, finalement, il les aura glanés ailleurs…