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Bernard Lacombe, Bordelais à vie !
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La meilleure force de frappe du pays Les statistiques ne vont pas être des plus favorables en termes de temps de jeu en 1986-1987, car l’avant-centre ne va prendre part qu’à 21 rencontres T.C.C., et inscrire 5 buts au cours de celles-ci. Mais tous ces buts le seront en D1, en 16 apparitions. L’histoire retiendra toutefois que si l’effectif se régénère, et que de jeunes internationaux issus de générations ultra-douées ont rejoint Le Haillan en juin – avec une belle troisième place acquise lors du Mondial mexicain de 1986 pour les internationaux français –, le natif de Lyon va inscrire deux nouvelles lignes à son palmarès : celles de champion de France et de vainqueur de la Coupe de France ! Pour un historique doublé obtenu, aussi, grâce à la science sportive et managériale d’Aimé Jacquet et aux qualités de persuasion du duo Bez-Couécou. Certes, Alain Giresse est parti pour l’O.M., mais Lacombe a retrouvé, à ses côtés, des garçons pétris de talents techniques et offensifs, tels que Philippe Fargeon (20 buts en 32 matches T.C.C., dont 15 en 18 matches de D1, après être arrivé en décembre 1986 !), Zlatko Vujović (19 buts en 51 matches), Philippe Vercruysse (13 buts en 40 matches), José Touré (10 buts en 26 matches) ou Jean-Marc Ferreri (5 buts en 49 matches) ! La force de frappe est la meilleure du pays et l’équipe des Girondins ressemble beaucoup à celle des Tricolores… Ainsi, Bordeaux (53 points) termine devant Marseille (49), avec la meilleure attaque (57 buts) – et meilleure défense (27) – et s’octroie la Coupe Charles-Simon, de nouveau au Parc des Princes, le 10 juin 1987. Et encore face à l’O.M. ! Celui de Bell, Bade, Giresse, Jean-François Domergue, Bernard Genghini ou Jean-Pierre Papin (2-0). Bernard Lacombe qui a disputé deux matches dans la compétition, ne joue pas cette finale. En Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe (C2, absorbée par la C3 en 1999), il a été utilisé avec parcimonie et a vu les siens chuter – une nouvelle fois – en demi-finale, face au F.C. Lokomotive Leipzig, après l’épreuve fatidique des tirs au but (0-1/1-0, 5 t.a.b. 6 … Cette saison, la dernière de sa carrière, scelle un parcours de footballeur hors-normes. Avec 136 buts inscrits sous les couleurs marines (en 296 matches) toutes compétitions confondues, il est le troisième buteur le plus prolifique de l’histoire du club, derrière son ami Alain Giresse (179 buts), et le redouté Édouard Kargulewicz (158). « Neuf ans exceptionnels » Adepte du jeu en profondeur, à l’aise dans les espaces réduits et dans la remise, rusé, capable de dribbler son adversaire direct en un éclair, opportuniste et à l’affût de la moindre erreur d’intervention ou d’appréciation de celui-ci, Lacombe est considéré comme l’archétype du « renard des surfaces », selon le jargon footballistique usité. Respecté par tous, probablement à jamais porté au pinacle ici, le numéro 9 est l’attaquant français qui a le plus scoré en championnat de France. Avec 255  buts inscrits entre 1969 et 1987 – record en cours –, il n’est devancé en la matière que par Delio Onnis (299 buts), avant-centre argentin passé par la D1 de 1971 à 1986. Si mettre un terme à son métier de footballeur lui a été difficile, la reconversion s’est faite sans encombre. Après avoir organisé son jubilé avec les Girondins, à Lescure, le 9 octobre 1987, face au Toulouse F.C. (contre lequel il marque un but !) et devant 20 000 spectateurs, il s’investit dans plusieurs fonctions. Proche des enfants, il s’occupe des stages d’été « Cap Girondins », et prend en mains l’équipe réserve, en Division 4, avant de devenir l’entraîneur de l’Olympique Lyonnais de Jean-Michel Aulas (1996-2000), puis dirigeant du club rhodanien. Toujours a l’OL, en 2019, il y occupe la fonction de Conseiller spécial du président. « J’ai vécu des choses extraordinaires à Bordeaux, et neuf ans exceptionnels. On avait le respect du club, des gens et ça, c’est une chose qui nous a toujours marqués », expliquait-il pour la télé du club, en 2009. Un lieu dans lequel il ne manque pas de revenir, dès que l’occasion se présente. Sur un terroir qu’il a imprégné de ses crampons habiles, et dans un environnement humain qu’il lui est toujours aussi favorable et reconnaissant. Car, entré depuis longtemps au Panthéon des grands joueurs bordelais (et français), il laisse comme souvenirs, en Gironde, ceux d’un homme accessible et généreux et d’un footballeur d’exception. Qui a fait partie d’une promotion de joueurs l’étant tout autant… 1 Bernard Lacombe n’a pas marqué de but face au Dniepr Dniepropetrovsk, mais il a inscrit un tir au but lors du match retour, en U.R.S.S. Rendez-vous demain pour l'ultime épisode consacré à l'Équipe de France ! LIRE LA TROISIÈME PARTIE