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Didier Couécou, appelé en sélection
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Couécou de… poing !

  En revanche, en tout début d’édition, le décapant avant-centre avait inscrit à jamais son nom dans l’histoire du Club, en devenant le premier buteur de celui-ci en Coupe d’Europe ; c’était le 23 septembre 1964, à l’occasion du premier tour aller de la Coupe des Villes de Foires 1, face au BV 09 Borussia Dortmund. Un club prestigieux qui sévissait déjà tant en Allemagne de l’Ouest que sur la scène européenne et qui s’imposera, au terme des deux manches, 4-1 au Stadion Rote Erde et 2-0 à Lescure... En Westphalie, notre personnage haut en couleur se fait exclure en fin de partie, suite à une altercation avec un adversaire ! Chose qui sera loin d’être un épiphénomène durant sa carrière… Parce qu’il est souvent arrivé que ce joueur agile balle au pied, « situationnellement » malin, roublard dans l’attitude, volontaire dans les duels et provocateur, laisse parler son impulsivité à sa place. Insoumission, rixe et contestation desservent alors le personnage, mais renforcent le mythe… Roland Guillas, meneur de jeu international se souvient, amusé et bienveillant, du garnement bagarreur. « Didier a débuté à mes côtés, aux Girondins, et il jouait avant-centre. Quand je n’avais vraiment plus de solutions, je mettais un grand ballon dans les 16,50 mètres et bien en l’air, pour qu’il ait le temps d’arriver… Il allait à la tête et, avec les défenseurs, ça faisait boum !  Celui qui jouait à côté de lui récupérait alors le ballon et n’avait plus qu’à le pousser au fond des filets ! Disons qu’il était plus que tendu… et que je l’ai particulièrement sauvé auprès des arbitres… À Dortmund, il a fait le con et il a été exclu ! Il était dur à gérer, parfois, mais c’était un mec qu’on pouvait envoyer au charbon. »

 

 

Bleus, c’est bien, Marines c’est mieux…  

La mouture 1965-1966 consacre, en quelque sorte, le bonhomme, puisqu’évoluant de concert avec un Guillas revenu un an auparavant à la baguette technique dans l’entrejeu, il s’épanouit en faisant trembler les filets comme jamais. Bilan des courses : 17 buts en 22 matches en D1 ! Là, il franchit un palier et le sélectionneur national, Henri Guérin, le convoque régulièrement avec l’Équipe de France, avec laquelle il effectuera le voyage en Angleterre (avec De Bourgoing, Robuschi et André Chorda) – sans toutefois disputer une seule seconde de jeu –, lors de la Coupe du Monde 1966. Son heure viendra plus tard, avec les Bleus, puisqu’il honorera sa première « cap », titulaire, le 23 décembre 1967, lors d’une rencontre de qualifications comptant pour le Championnat d’Europe des Nations de 1968. Ce sera face au Luxembourg, au Parc des Princes, où il contribuera nettement à la victoire des siens (3-1), avec notamment une passe décisive pour Charly Loubet… En fin d’année sportive régulière, c’est de nouveau une deuxième place en championnat qui sanctionne les Marine et Blanc, toujours devancés par Nantes (de 7 points). Bordeaux possède probablement le meilleur collectif et le plus beau profil de jeu de l’Hexagone – en compagnie des Canaris –, mais ne parvient toujours pas à passer ce palier qui pourrait le sacrer au plus haut point, comme en 1949-1950 (champion de France). Et ce n’est pas faute d’essayer pour ses redoutables attaquants, car De Bourgoing et Robuschi inscrivent eux aussi 39 buts à eux deux (21 + 18), en D1… 1966-1967 sera quelque peu en deçà des attentes en termes de statistiques, car moins prolifique que légitimement escompté : 5 buts en 24 rencontres (T.C.C.) ; pour une 4e place en championnat. En 1967-1968, le coach est Jean-Pierre Bakrim, et Édouard Wojciak et Carlos Ruiter épaulent le tumultueux chasseur de buts. Et à la sévérité et l’austérité sportives d’Artigas, succèdent celles de cet ancien défenseur du club… Il connaît lui aussi Couécou et sait que son goût pour la vie et ses plus festives tentations n’épargnent pas son atout offensif. Il va donc faire preuve de fermeté à son endroit, en ne le faisant jouer qu’un match sur deux, durant les premières semaines de compétition(s). Contre l’opinion publique… Mais Bakrim en a vu d’autres et ne se laisse pas influencer. Comme son prédécesseur, il prône le sérieux, la discipline et la responsabilisation professionnelle auprès de chacun. Et sa stratégie semble payante puisque son fougueux poulain plante 17 buts en 39 matches (T.C.C.), pour 15 en 29 de D1 ! Bonne pioche, malgré un classement en Première division très moyen (8e), et un parcours en Coupe de France toutefois honorable, mais qui s’achève (pour la cinquième fois depuis la création du club) en finale ! Les Aquitains sont fournis aux postes (avec Wojciak, De Bourgoing, Ruiter, Keïta, Alain Pédini, Jean-Louis Massé, Philippe Goubet, Jean-François Villa, Duhayot et l’Argentin Raúl Rodríguez), mais ils sont battus par l’A.S. Saint-Étienne d’Albert Batteux (2-1/Le 12 mai 1968, au Stade de Colombes), qui va devenir dans la foulée – avec Aimé Jacquet dans ses rangs – le « Grand Saint-Étienne ». Lequel enchantera tous les publics de France et même d’Europe…