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Légendes - Bernard Lacombe (Épisode 1)
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Bernard Lacombe, le spécialiste du but ! Attaquant bien connu et buteur prolifique jusque-là avec l’Olympique Lyonnais, l’Équipe de France et l’A.S. Saint-Étienne, c’est lors de l’exercice 1979-1980 que Bernard Lacombe signe aux Girondins de Bordeaux. Dans un club qui connaît une mutation dans presque tous ses compartiments, et qui nourrit de grosses ambitions pour son futur proche. Un club qui va lui permettre, aussi, de briller au niveau international et de gagner beaucoup de titres… Un défi à relever Et il faut le dire : de 1979 à 1987, Bernard Lacombe a régalé le public bordelais ! Le pari effectué par Claude Bez, nouveau président du club, s’est avéré gagnant à plus d’un titre. Car lorsqu’il signe, celui qui est né en 1952 dans le Rhône est potentiellement, et présumé, plus en fin de carrière qu’autre chose. Pourtant, il en a encore sous la semelle. Dans une tranche d’âge que l’on qualifie d’ordinaire de « mûre », « Nanar », après avoir glané avec l’O.L. une Coupe de France en 1973, et quitté les Verts au bout d’une saison de services et de rancœurs (et après 14 buts marqués en D1), va exprimer tout son talent sous le maillot marine, au milieu d’une génération d’exception. Parce qu’entouré d’éléments de valeur, de techniciens offensifs ou de défenseurs de stature mondiale, il va rapidement démontrer aux sceptiques que le choix de rallier la Gironde était le bon. Tout comme celui de relever avec réussite le défi d’une « relance » à très haut niveau, qui confirme que l’homme a bel et bien conservé son flair légendaire. Un odorat sportif qui, comme celui qu’il développe devant la cage adverse depuis longtemps, a fait de lui une référence en la matière… Parce que partir du Forez aura, au final, été une délivrance, et le choix fait de venir en Gironde, une aubaine. Tant pis pour le Paris Saint-Germain et l’A.S. Monaco F.C., sur les rangs ! « Bordeaux est une ville de province qui, par son climat général, ressemble beaucoup à Lyon. L’environnement que j’y ai trouvé me convient beaucoup plus que celui de Saint-Étienne. Je m’y trouve bien. J’y accomplirai mes trois ans de contrat », déclare-t-il dans France Football, le 31 juillet 1979. Ambitieux et efficace Cependant, il doit se faire une place au milieu de coéquipiers animés des mêmes desseins d’attaque que lui. Et d’ambitions similaires. « Je suis beaucoup plus ambitieux qu’on ne le croit et je compte bien le prouver cette année », explique avec fermeté, dans le même France Football, celui que certains tentent de faire passer pour un garçon « triste », voire un « martyr »… Ainsi, Gérard Soler, Albert Gemmrich (internationaux « A » et recrutés en même temps) ou Jean-Marc Ferratge (qui deviendra international « A » en 1982) sont également en poste. Mais comme addition de talents ne nuit – généralement – pas, c’est aussi aux côtés d’Alain Giresse, Félix Lacuesta, Omar Sahnoun, Jean-Christophe Thouvenel et Juan Domingo Cabrera, notamment, qu’il effectue ses débuts. Titularisé par l’entraîneur argentin Luis Antonio Carniglia, il démarre avec sa nouvelle formation, à domicile, le 26 juillet 1979, face au Racing Club de Strasbourg de Dominique Dropsy, François Bracci, Raymond Domenech ou Léonard Specht. Autrement dit, face au champion de France en titre ! Mais  cette première journée de Division 1 (D1) va se solder par un dérangeant revers (1-3), à Lescure ; les hommes de Gilbert Gress ayant fait la différence en fin de rencontre. Et à l’expérience, aussi, probablement… Très vite, ce joueur à la modestie, au sens du but, à l’altruisme et à l’efficacité avérés va faire l’unanimité dans les travées. Pour une réussite qui va lui permettre de poursuivre sa carrière en parallèle chez les Bleus. Car avec 11 buts inscrits dans la saison, et tous en championnat (en 33 matches), il indique qu’il va encore falloir compter un bon moment sur sa justesse de pieds et de tête, et sur son sens de l’anticipation hors-normes ! Parce que Lacombe est capable de marquer dans toutes les positions, de partout, et avec toutes les surfaces de contact que propose le corps humain ! Une formule qui gagne Sa première saison à Bordeaux se solde par une encourageante 6e place en D1, ce qui constitue le meilleur classement du club depuis bien longtemps ; son talent et sa propension à convertir en but le moindre ballon égaré n’y étant évidemment pas pour rien ! Son entente, sur en dehors du terrain, avec Alain Giresse va se bonifier au fil du temps et des matches, tout comme celle qu’il va bientôt entretenir avec les nouveaux arrivants, la saison suivante. Dont notamment Aimé Jacquet, entraîneur aux idées claires et à la méthode structurée, et René Girard, milieu de terrain besogneux et technique ; un garçon volontaire qui le pourvoira lui aussi en ballons plus faciles à convertir en buts… Pour l’anecdote, Giresse (tout comme Gemmrich) termine avec une unité de plus que Lacombe (D1) au compteur… En 1980-1981, le ratio match-but augmente de façon significative : 41 pour 25, toutes compétitions confondues (T.C.C.) ! Ce qui fait 34 matches et 18 buts en D1 ; le reste, c’est en Coupe de France… Bordeaux a trouvé la bonne formule, surtout celle qui gagne. Avec de bonnes associations de jeu et des principes parfaitement établis. Car via du jeu court, de la mobilité, des récupérations hautes du ballon et, au moyen de combinaisons improvisées ou travaillées dans de petits périmètres, l’initiative fait mouche. Et l’objectif est atteint : celui d’être enfin européen ! Puisque forts d’une 3e place en D1 (avec 49 points et ex aequo avec l’A.S. Monaco F.C.), derrière Saint-Étienne (57) et le F.C. Nantes (55), les Marine et Blanc signent un retour sur la scène continentale particulièrement bienvenu. Hormis les compétitions mineures ou dites de « coupes d’été » (et de préparation), il n’y a rien eu à se mettre sous la dent en la matière ici, depuis… 1969 ! C’est donc un véritable exploit que ces derniers ont réalisé, au cours d’un exercice qui a vu Lacombe terminer 5e meilleur buteur (ex aequo avec le monégasque Oscar Victor Trossero) et devant Gemmrich (10e, 14 buts). Lescure et la France se préparent à vivre de belles heures de football… Régulier dans la performance Atteindre le seuil fixé, c’est bien. Y rester, c’est mieux ! C’est donc ce que se disent les dirigeants qui, en coulisses, continuent à se renforcer qualitativement et quantitativement. Avec des joueurs confirmés et/ou en attente de challenges ou de « redémarrage », c’est selon. La stratégie est là encore bien au point et porte ses fruits. Le collectif bordelais est attractif et son image d’équipe montante et pratiquant un beau football séduit. Exit la « mauvaise » réputation ! Dragan Pantelić, gardien de but international yougoslave, vient concurrencer Christian Delachet. Nordine Kourichi, Jean Amadou Tigana – eux aussi internationaux – ou Antoine Martinez sont recrutés et, aux côtés des Gernot Rohr, Marius Trésor et consorts, ils vont faciliter l’ascension vers les sommets. Bordeaux élimine le Vikingur Reykjavik (0-4 et 4-0) en trente-deuxième de finale de la Coupe de l’U.E.F.A. (U.E.F.A. Europa League, aujourd’hui/C3) et chute face aux Allemands de l’Hambourg S.V., l’un des ogres de la compétition. Après l’avoir pourtant emporté à l’aller (2-1 et défaite 2-0) ! Lacombe n’a pas marqué, mais il a ouvert le feu lors du tour précédent, avec un but, au match retour et devant son public… La saison se termine par une 4e place en D1 (48 points) et l’avant-centre plante 17 buts (en 33 matches), ce qui en fait le 7e plus prolifique du plateau (devant Giresse, 10e et 14 buts). Pour 21 buts en 42 rencontres T.C.C., aussi. La régularité dans la performance et la propension à être peu blessé lui confèrent des statistiques intéressantes que Michel Hidalgo, sélectionneur national qui le connaît bien, ne manque pas de scruter. À tel point qu’en sus de la confiance que celui-ci lui témoigne depuis longtemps, il va le convier à participer, avec d’autres Bordelais, à la Coupe du Monde 1982, en Espagne. À presque 30 ans, l’opportunité lui est offerte d’en disputer une seconde… À demain pour le deuxième épisode !