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Légendes - Jaime Mancisidor (partie 2)
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Titre 2
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Assurer, rassurer, assumer 

  Dotés d’une faculté d’adaptation remarquable, les Basques-Espagnols, notamment, se fondent rapidement dans le collectif, avant que d’autres, venus de Catalogne, en fassent de même. Au fil des matches, ils créent la sensation : le défenseur Salvador Artigas et l’attaquant Francisco Mateo Vilches (dit « Paco »), passés par le Barça, Joseph Busto (Deportivo Espaňol), René Gallice et Louis Salson (O.M.), Victor Uzan (tunisien), Nordine Ben Ali ou Saïd Ben Arab (algériens), en plus des Gérard, Arana, Szego, Urtizberea, Catherineau et consorts, enchantent les vertes prairies de l’Hexagone. Mancisidor va devenir le porte-parole de cette promotion de luxe, s’épanouissant bientôt à merveille dans le rôle de capitaine (un brassard qu’il portera à partir de 1939). En l’exercice 1938-1939, le public de curieux se transforme en public d’amateurs et d’observateurs assidus. Normal, les Girondins enflamment les commentaires, en dépit d’un classement moyen : 11e de D2, sur 23, dans une poule unique. Mais les fulgurances et promesses ne leurrent personne… Lors de la suivante (1939-1940), la mobilisation générale sonne – en partie – le glas des espérances. Et des compétitions. Le championnat est tronqué, et les autorités procèdent à un découpage du pays par zones géographiques ; il n’ira pas à son terme et aucun champion national ne sera désigné. Toutefois, Bordeaux figure dans le Groupe Sud-Ouest, et dans une poule de six équipes, dans ce qui (re)devient, avec plus ou moins de réussite, un championnat en « mode » Amateurs ! Le professionnalisme est peu à peu mal vu, car en ces prémices de restrictions en tous genres, il est bientôt considéré comme malvenu – voire criminel – de gagner de l’argent en tapant dans un ballon ! Ceci n’empêchant nullement le très respectueux Mancisidor d’assurer, de rassurer et d’assumer le service maximum sur le pré ; défensivement s’entend, mais parfois, aussi, devant la cage adverse. Même si les chiffres actuellement en notre possession ne font état que d’un seul but marqué, le 24 octobre 1937, face à l’O.G.C. Nice, à Galin (2-3). Lui qui, comme ses compatriotes, aura quitté une guerre pour une autre… Ceci étant, grâce aux grand joueurs qu’ils possèdent, les Girondins terminent premiers. La légende est en marche… La « finale Sud », face à Nice (0-3), premier du Groupe Sud-Est, tombe en sus dans leur escarcelle !

Jaime la Coupe de France

Suit le second championnat dit « de guerre », en 1940-1941. Soit le premier sous l’Occupation, lequel décline désormais trois poules : la « Zone Libre », la « Zone Interdite » et la « Zone Occupée » ! Les partenaires de Manci figurent dans la dernière nommée, mais sous une nouvelle appellation : « Les Girondins Association Sportive du Port » ! Henri Arnaudeau – qui sera plus tard le premier international français des Girondins –, Michel Homar, Claude Pruvôt, Émile Rummelhardt, Joseph Plesiak, Mohamed Boumezrag (algérien), entre autres, participent aux aussi à l’obtention de la troisième place – sur sept –, d’une compétition qui n’aura, là non plus, pas de vainqueur national. Mais mieux encore, les Girondins vont écrire leur histoire en lettres capitales, cette fois-ci, en s’offrant le luxe de se hisser en finale de la Coupe de France : un Trophée Charles-Simon qu’ils s’adjugeront, aux prix de trois finales nationales ! C’est un véritable exploit, qu’il faut recontextualiser, qui plus est lorsque l’on sait que certains joueurs sont  prisonniers des Allemands, que d’autres sont engagés sur différents fronts, et que la bande à Benito Díaz est nettement amoindrie par tout ceci… Dans cette compétition sectorisée, les Marine et Blanc disputent sept rencontres (soit quatre entre les seizièmes et les demi-finales de zone), dont trois finales inter-zones ! À l’occasion de leur ultime rendez-vous, donc, c’est l’une des formations les plus respectées du pays qui les attend : le S.C. Fives. La victoire est scellée, le 25 mai,par Urtizberea qui marque deux fois (2-0), puis matérialisée pour la postérité lorsque Jaime Mancisidor brandit le trophée dans le Stade de Paris (appelé aussi,par la suite, stade « Bauer »), à Saint-Ouen, pour une première historique ! Car Bordeaux est encore un très jeune club… Retrouvez dès demain la 3ème partie de l'article consacré à Jaime Mancisidor Lire la première partie