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Légendes - René Gallice (partie 2)
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Arrivé mais… suspendu !

Après avoir signé, le 9 juin, un contrat d’un an, remporté la Coupe nationale en 1938, et terminé vice-champion de France en 1938, puis obtenu un poste de comptable dans la firme d’Henri Darchand (vice-président du club), il prend fonction dans l’effectif, en D2, en 1938-1939. Aux côtés des illustres Nordine Ben Ali, Salvador Artigas Sahún ou de l’immense Francisco Mateo Vilches (passés du F.C. Barcelone, pour les deux derniers cités), venus le renforcer, jusqu’en devenir une pièce maîtresse. Mais la poisse rattrape le néo-girondin : ce dernier fait l’objet d’une… suspension ! Sous contrat amateur avec l’O.M. et encore considéré comme Junior, il est soupçonné, suite à un article de presse paru en avril 1938, d’être payé. Ce qui est interdit par le règlement. « Faits de professionnalisme », dit-on officiellement ! La Fédération Française de Football Association (FFFA) ouvrira une enquête et, à l’issue de celle-ci, l’entité méditerranéenne sera durement sanctionnée. Avec de très fortes amendes, des interdictions d’exercer pour certains dirigeants et retraits de licence pour des joueurs, à la clé...  Le 19 juin, les sanctions définitives tombent : il écope de six mois de suspension, et sera sur la touche jusqu’au 13 décembre 3 ! Mais, heureusement pour tous et pour le football, il rechaussera les crampons plus tôt que prévu, et deviendra l’un des leaders techniques de l’entrejeu bordelais, qui va faire bien des malheurs sur les pelouses de France… Calme, précision dans les transmissions de balle, mesure, maîtrise et technicité sont des qualités qu’il possède, et, à juste titre, qui sont louées. Au point de susciter la convoitise de Sochaux, club à succès du moment dans l’Hexagone… Mais au chant des sirènes, Gallice ne cède pas. Du moins, pas sportivement, puisque ce sont celles du conflit qui retentissent et qui le contraignent à enfiler l’uniforme de l’armée française, peu après son retour à la compétition… En tout et pour tout, le milieu de terrain va seulement disputer 11 rencontres officielles jusqu’à son départ sous les drapeaux, toutes compétitions confondues. De la première, le 16 octobre, à l’occasion de la 10e journée de championnat, au Parc des Princes, face au C.A. Paris (1-2), à la dernière, le 14 mai 1939, en Champagne, face au Stade de Reims, pour la 45e journée (!) et une victoire 1-3… Avec une seule à domicile – au Stade des Chartrons –, face au Stade Rennais U.C., le 24 décembre 1938 (perdue 2-3, lors de la 19e journée)… Joyeux Noël… René ! La malchance persiste et si les Girondins n’obtiennent que trois succès (pour un nul) sur la période, Gallice aura au moins le bonheur d’inscrire un but : à Nice, face au « Gym », le 12 mars 1939, lors de la 30e journée. Et ce, en dépit d’un cinglant revers (3-1) ; ce sera à la 88e minute de jeu, sur penalty… Cette première expérience lui fait alors dire que « la deuxième division est une épreuve nécessaire », mais que « c’est rudement dur »… 

Six ans plus tard…

La prochaine fois que le solide inter renfilera la tenue du cru, ce sera en septembre 1945, soit plus de six ans plus tard, au Stade Municipal, quartier de Lescure… Entre-temps, après la capitulation de la France, le 22 juin 1940, il s’engage, de fait, dans les Forces Françaises Libres (F.F.L.) et part combattre sur le front d’Afrique du Nord (et à Bir Hakeim, notamment). Six années de batailles qui l’éloigneront des terrains gazonnés, sur lesquels ses partenaires de jeu – malgré l’absence pour raisons similaires d’autres éléments importants – remporteront la Coupe de France en 1941, au terme de trois finales hautement disputées. Ou la première coupe Charles-Simon du club, aussi. Le Provençal manquera également l’épique épopée de l’édition 1942-1943, conclue victorieusement en finale par l’Olympique de Marseille, au terme de deux rencontres controversées, en raison de problèmes règlementaires. Décidemment… Pendant ce temps, aussi, Jean Swiatek, robuste défenseur et qui deviendra son fidèle ami de vie, s’engagera dans le corps des pompiers du port de Bordeaux et donc, dans les Girondins Association Sportive du Port de Bordeaux, qui est le nouveau nom sous l’Occupation…  En 1944, après un débarquement militaire en… Provence, le héros de guerre – même s’il ne s’est jamais considéré comme tel et qui a été sévèrement blessé par un éclat d’obus dans le mollet – revient au bercail ; juste après un deuxième titre de champion de France Amateurs conquis par les Marine et Blanc. Et c’est (re)parti pour un bail qui va durer 17 saisons in situ, au total, même si, en raison de son absence forcée, 11 seront comptabilisées comme « effectives »…

Champion de France

De fait, entre 1938 et 1955, en D1 et D2, il contribue aux succès de siens et produit des prestations de très haute volée, marquant bon nombre de buts, dont plusieurs sur penalties ; un exercice de sang-froid dans lequel il excelle. Titulaire indiscutable sur l’aile droite, dépositaire d’une intelligence de jeu hors-normes, Gallice découvre, en fait, en 1945-1946, pour la première fois la… D1, avec son « nouveau » club ! Un niveau d’élite qu’il va retrouver plus tard, après un nouveau passage deux saisons à l’échelon inférieur, en 1947-1948 et 1948-1949… qui mèneront au titre de champion de France professionnel l’année suivante ! Une première dans le foot français, après une remontée en D1, qui n’a été égalée qu’à deux reprises depuis, par l’A.S. Saint-Étienne (championne de D2 en 1963 et de D1 en 1964) et l’A.S. Monaco F.C. (championne de D2 en 1977 et de D1 en 1978)... Des Bordelais champions de France, donc, pour la première fois de leur jeune histoire, et sous les ordres d’André Gérard, entraîneur et ancien-partenaire de jeu, et avec, en sus, un titre honorifique de meilleure défense du plateau en poche. C’est beau et ça consacre les choix, les efforts et les sacrifices consentis par l’homme du Sud-Est, plusieurs années auparavant. Par ailleurs, son positionnement, à géométrie variable sur le terrain, n’est pas un handicap, mais une chance pour tous ; contrairement à ce que pouvait bien malgré lui laisser entendre l’intéressé, lors de son arrivée dans sa ville d’adoption… « Je suis attaquant de tempérament. En Séniors, j’ai joué inter droit et ce poste me convenait parfaitement, déclarait-il dans un sourire timide de « gentleman so british », qui caractérisait bien l’individu, et dans Le Petit Parisien du 23 février 1939. Je suis irrésistiblement attiré par l’avant ; voilà pourquoi mon gabarit aidant (1,77 m et 70 kg, NDLR), je ne serai jamais un pilier répondant à la conception du demi-centre type de la formule WM. »  Ainsi en cette saison 1949-1950, Gustave Depoorter, Christian Villenave (gardiens de but), Georges Mérignac, Jean Swiatek, Manuel Garriga, René Persillon, Saïd Ben Arab, André Voisembert, André Doye, Ben Kaddour M’Barek, Michel Dupeux, Guy Meynieu, Camille Libar, Édouard Kargulewicz, Lambertus De Harder, Ben M’Barek Mustapha, Jacques Fraigneau, Athanasio Rodriguez et Guy Villenave, sont définitivement entrés, à ses côtés, au panthéon du football français… Découvrir l'article en intégralité Lire la première partie A demain pour la troisième et dernière partie !