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"Il faut qu’on monte le niveau en qualité, en exigence, en maturité"
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girondins.com : Bonjour Philippe, vous passez des U16 au National 3, vous passez de la formation à la post-formation ? Philippe Lucas : J’ai fait les U19 pendant 15 ans, ça ne change pas grand-chose, la moitié du groupe est encore U19 donc c’est quasiment le même âge, il n’y a pas de changement. Au contraire, le passage avec les U16 m’a permis de me régénérer un peu, surtout au niveau des déplacements, quand tu fais 15h de bus pour aller à Brest, au bout d’un moment… C’est un changement mais ce n’est pas quelque chose que je ne connais pas. girondins.com : Vous avez un groupe très jeune dans un championnat très exigeant, ça va être une découverte pour la plupart d’entre eux. En quoi doivent-ils progresser pour pouvoir se frotter à des joueurs plus âgés ? Philippe Lucas : Il faut gagner en maturité, avoir le bon état d’esprit, bien travailler, être à l’écoute de ce qu’on leur dit et s’appuyer sur ce qu’ils savent faire.  Il va falloir qu’ils se développent physiquement, qu’ils soient plus malins, qu’ils apprennent à anticiper, à résister aux duels. Ils vont tomber sur des garçons expérimentés, qu’ont pas mal roulé leur bosse, avec un petit peu de vice, de bon vice. Il faut qu’ils apprennent, c’est l’intérêt de ce championnat, de se confronter à des séniors. La principale progression c’est au niveau de la maturité. girondins.com : L’ambition c’est de faire progresser les jeunes pour les préparer au niveau professionnel ou remonter rapidement en National 2, comme peuvent le demander certains supporters ? Philippe Lucas : Le premier objectif c’est la formation, préparer les garçons à être le plus prêts possible quand l’entraineur des pros fera appel à eux. On est là pour fournir l’effectif pro  en cas de besoin. Aujourd’hui on a une grande partie du groupe professionnel qui est composé de joueurs formés chez nous mais on voudrait que ces joueurs-là deviennent des titulaires. Il faut qu’on monte le niveau en qualité, en exigence, en maturité. Quand ils vont chez les pros il ne faut pas qu’ils aient la tremblote parce que le jour où ils joueront devant 40000 personnes, qu’est-ce que ça va donner ? Il faut qu’ils sachent s’adapter très vite à ce que demande l’entraineur pro donc on doit aussi coller à ça. C’est un ensemble de choses au niveau du travail, c’est à nous de leur apporter ça par l’exigence au quotidien, sur le terrain et en dehors. Il faut qu’on monte le niveau en qualité, en exigence, en maturité Après il est évident que si on a un groupe de qualité, et je crois que c’est le cas, que le travail est bien fait, on a plus de chances de gagner des matchs et si on gagne beaucoup de matchs, on a plus de chances de jouer cette montée qui n’est pas un objectif en soit, mais si elle se présente, on ne va surtout pas la refuser. Le National 2 c’est le niveau au-dessus, lorsque des joueurs pros descendent, ils joueront un niveau au-dessus, tout le monde a à y gagner.   girondins.com : Jocelyn Gourvennec est attentif à l’équipe réserve.  Dans vos échanges, est-ce qu’il vous demande de travailler sur certains aspects du jeu ? Philippe Lucas : Il y a des idées directrices évidemment. Après il fait confiance aux personnes en place. Il nous demande de faire en sorte que les joueurs soient les plus prêts possibles lorsqu’il fait appel à eux.   girondins.com : Vous avez un nouvel adjoint, Matthieu Chalmé. Que va-t-il vous apporter ? Est-ce plus vous qui allez compléter sa formation ? Philippe Lucas : Je suis là pour lui apporter mon expérience en tant qu’entraineur. Matthieu, il est encore joueur dans la tête même s’il a basculé de l’autre côté. J’ai connu ça quand j’ai basculé moi aussi dans mon rôle d’éducateur. C’est la nouvelle génération, il n’y a pas très longtemps il jouait encore, c’est bien d’avoir ce lien entre moi qui suit un peu plus vieux et lui. Je sais la valeur qu’il avait en tant que joueur, dans un vestiaire, il va être à même de me compléter dans ce qu’on veut apporter aux joueurs, dans le travail, l’exigence, il sait ce que c’est de bosser, il l’a fait suffisamment. On sait ce qu’il faut pour arriver en haut et se donner les moyens d’y arriver. Matthieu, il est encore joueur dans la tête même s’il a basculé de l’autre côté. Parce que tu leur poses la question « qui veut être professionnel ? » ils veulent tous l’être mais aujourd’hui qui se donne les moyens de tout faire pour être professionnel, il y en a moins qui vont lever le doigt. On doit insuffler cet élan et leur faire comprendre ce pourquoi ils sont là. Ils ne sont pas dans n’importe quel club, ils sont aux Girondins de Bordeaux, c’est une chance incroyable. Ils s’en rendent souvent compte une fois qu’ils sont partis, pas toujours quand ils y sont. C’est un élan à leur donner pour eux, tout ce qu’on va faire, ce sera pour eux, pas contre eux. Ce qu’on veut c’est qu’un maximum deviennent pro, avec un maximum d’atouts.   Merci Philippe et bonne préparation avec le groupe de National 3 !