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Carlos Henrique : « Revenir à Bordeaux, peut-être dans un autre rôle… »
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girondins.com : Jocelyn Gourvennec est arrivé cet été. Tu le connais un peu ? Carlos Henrique : Je sais qui il est depuis son passage à Guingamp. Je pense que c’est un entraîneur qui a une vraie philosophie de jeu. Ses équipes jouent généralement bien au ballon. C’est bien pour Bordeaux et ses supporters qui ont besoin de retrouver un peu de spectacle après une année compliqué. Oui, j’aimerais bien [revenir], pas nécessairement en tant que joueur d’ailleurs... girondins.com : Tu parles de l’expérience Willy Sagnol ? Carlos Henrique : De l’extérieur, en tant que supporter du club, c’était compliqué à vivre. On avait le sentiment que son discours de ne passait plus avec le groupe. Il n’a pas réussi à avoir des joueurs qui pouvaient être un relais sur le terrain, ce qui lui aurait permis de peut-être s’affirmer davantage. En neuf saisons chez les Girondins, je n’avais jamais vu ça ! Quatre buts à domicile buts contre Caen, même tarif contre Saint-Etienne ! Encore quatre buts à Toulouse, puis six à Nice ! Quand tu t’appelles Bordeaux, ce n’est pas possible, tu ne peux pas perdre aussi largement. Il fallait qu’il y ait du changement, et je crois que le club a pris les bonnes décisions depuis.   girondins.com : On te sent encore très attaché aux Girondins. Tu aimerais y revenir plus tard ? Carlos Henrique : Oui, j’aimerais bien, pas nécessairement en tant que joueur d’ailleurs. C’est une ville qui compte beaucoup pour ma famille et pour moi. Je suis en train de me poser ce genre question. Je pense que je peux apporter quelque chose au club grâce à mes réseaux et mon expertise ici au Brésil. Beaucoup de clubs en France, lorsqu’ils prospectent au Brésil, se contentent de regarder les joueurs des clubs de première division. Mais il y a énormément de talents dans les divisions inférieures et ils ont juste besoin d’une opportunité pour se montrer et exploser. C’est la stratégie de Porto, ou de Benfica par exemple, qui réalisent souvent de très grosses plus-values. girondins.com : Est-ce que la Seleção a été un regret pour toi ? Carlos Henrique : Non. Je pense que si je n’étais pas parti si jeune en France et que j’avais continué au Brésil, j’aurais pu avoir ma chance. Quand je vois Miranda, qui jouait à Coritiba quand j’étais à Flamengo puis qui a échoué à Sochaux pour finalement revenir au pays et avoir cette carrière internationale, je me dis pourquoi pas. Mais je n’ai aucune amertume. Ma carrière en Europe et tous les titres que j’ai gagnés compensent. Quand je suis revenu ici, j’ai eu beaucoup de gentils témoignages sur ma réussite en France, des jeunes joueurs qui me demandent comment ça joue en Europe… Ça me touche beaucoup, et c’est surtout ça qui me rend fier.   girondins.com : Roberto Carlos nous a dit que l’équipe nationale ne faisait plus rêver. Tu partages son opinion ? Carlos Henrique : Elle ne me fait pas rêver non plus mais il y a du mieux avec le nouveau sélectionneur qui joue avec un style plus ouvert. Je pense que ça peut devenir une grosse sélection dans quelques années. Il y a de grosses individualités comme Neymar, Coutinho… Il va aussi falloir suivre Luan du Gremio qui est très, très fort. Mais il va aussi falloir des joueurs d’expérience pour encadrer tout ce monde. Tu sais ici, 60 ans après, on parle encore de notre défaite en 1950 contre l’Uruguay où le gardien fait une boulette… girondins.com : Est-ce que la victoire aux Jeux olympiques face à l’Allemagne a lavé l’affront du 7-1 en demi-finale du Mondial ? Carlos Henrique : Non ! Non et rien ne le lavera jamais. C’était très triste, surtout ici, où le foot est une religion. Sincèrement, on pensait vraiment gagner cette Coupe du monde. Mais là, sept buts à la maison, c’est inconcevable… Cette défaite est vraiment entrée dans l’histoire. Tu sais ici, 60 ans après, on parle encore de notre défaite en 1950 contre l’Uruguay où le gardien fait une boulette… Alors je pense que le 7-1 va rester à vie dans le cœur des supporteurs brésiliens. On a gagné les Jeux olympiques, c’est vrai, mais ça s’est fait un peu dans l’indifférence et surtout, on n’a pas du tout le sentiment d’avoir pris notre revanche face aux Allemands.   girondins.com : Neymar a récemment déclaré qu’il refusait de porter le brassard de capitaine de la Seleção. Tu comprends cette décision ? Carlos Henrique : Neymar est le meilleur, c’est sûr, mais être capitaine, ce n’est pas forcément être le meilleur. Un capitaine va faire la différence autrement. C’est lui qui va apporter de la confiance à ses coéquipiers dans les moments difficiles par exemple. Au Brésil, actuellement, nous n’avons malheureusement plus ce genre de joueurs comme pouvait l’être Dunga ou Cafu à l’époque. Si on avait eu un meneur d’homme comme ça en 2014, on aurait peut-être perdu contre l’Allemagne, mais jamais sur ce score. Par Clément Boudignon, à Rio de Janeiro (Brésil) Lire la première partie de l’interview de Carlos Henrique Lire la deuxième partie de l’interview de Carlos Henrique