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Carlos Henrique : « J’aimerai toujours ce maillot et ces supporters »
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girondins.com : À Bordeaux, et plus largement en Ligue 1, on se souvient de toi comme d’un défenseur rugueux, dur sur l’homme, toujours là dans les grands matches. Tu t’es frotté à pas mal d’attaquants costauds… Ibrahimovic, Gignac, Gomis, Lisandro Lopes… Carlos Henrique : Tu sais, le combat, il se gagne d’abord dans la tête. J’ai été élevé dans une favéla. C’est un endroit compliqué pour grandir, s’affirmer, exister. La favéla, ça te donne une force de caractère, un supplément d’âme. Quand je jouais sur le terrain du quartier, j’étais toujours le plus jeune de mes amis, et tu n’as pas le droit de tricher, tu dois être présent sinon tu te fais casser une fois et après, c’est dur de revenir…   Alors même si on ne peut pas comparer un duel en Ligue 1 et un match dans la favéla, j’ai le sentiment que c’était plus dur quand j’étais petit qu’aujourd’hui ! Ça m’a endurci et ça m’a préparé pour certains gros combats comme contre « Ibra » ou Gignac, avec qui c’était un peu chaud… surtout avec Gignac. On aimait bien se taquiner disons… verbalement et physiquement. C’était souvent musclé. « Ibra », lui, je ne l’aimais pas car sur un terrain, il est trop imbu de sa personne. girondins.com : À Bordeaux, tu as gardé une place à part dans le cœur des supporters… Carlos Henrique : Un peu oui, j’en ai conscience. Quand je suis parti, j’ai eu énormément de témoignages de respect, et j’en reçois encore aujourd’hui. Ça me touche beaucoup. C’est une de mes plus grandes fiertés d’avoir représenté ce club. J’aimerai toujours ce maillot et ces supporters. girondins.com : Tes adieux et tes larmes au moment de l’annonce de ton départ ont ému pas mal de monde. En mai 2014, tu es parti au chevet de ta maman malade… Carlos Henrique : Quand j’ai pris la décision de quitter les Girondins, je suis allé voir M. Triaud. Il m’a dit de bien réfléchir parce que j’avais un bon contrat et que j’avais la possibilité d’être prolongé. Mais le plus important dans la vie, c’est la famille. Quand j’ai annoncé ma décision de partir, j’ai d’ailleurs reçu pas mal d’offres, notamment de Turquie avec beaucoup d’argent. Mais avec tout ce que m’ont apporté mes parents, avec toute la reconnaissance que j’ai pour eux, ce n’est pas entré en ligne de compte et j’ai décidé de rentrer au Brésil.  Sportivement, cette décision de signer à Fluminense était mauvaise mais au moins, j’étais à Rio, à côté de ma maman. Aujourd’hui, je n’ai aucun regret. Prendre Jérémy Toulalan, Jérémy Ménez, ça prouve que le club est toujours attractif girondins.com : On te sent vraiment en colère contre Fluminense. Est-ce que c’est parce que c’est dur de jouer pour eux quand on a été formé à Flamengo ? Carlos Henrique : Un peu, forcément… Mais quand je jouais le Fla-Flu pour Fluminense, c’était aussi excitant à jouer aussi malgré tout. Le Maracaña était en feu, toute la ville s’arrêtait. Tu n’avais pas le droit de perdre sinon tu te faisais chambrer dans la presse pendant des jours entiers… Mais c’est vraiment le côté amateur du club qui m’a déçu, la transition était rude avec Bordeaux. girondins.com : D’ailleurs, c’est quoi le plus important pour toi : gagner le Fla-Flu ou préserver l’invisibilité girondine à domicile contre Marseille ? Carlos Henrique : Ça c’est dur… Je crois que je dirais quand même de rester invaincu à domicile contre l’OM. Marseille, pour les supporters Girondins, c’était vraiment quelque chose de spécial. On sentait la tension monter dans la semaine avec beaucoup d’attente de la part des supporteurs. C’était génial. C’est dans ce genre de matches où j’ai pris le plus de plaisir. J’espère que cette invincibilité va rester encore longtemps. J’aime bien voir les Marseillais rentrer bredouille.   girondins.com : Tu continues à suivre les Girondins ? L’équipe te plaît cette année ? Carlos Henrique : Je suis plutôt content du mercato estival. Prendre Jérémy Toulalan, Jérémy Ménez, ça prouve que le club est toujours attractif et qu’il a de l’ambition. L’an dernier, c’était un groupe très jeune. Cette année, il y a plus d’expérience avec Menez, Toulalan, Plasil, Sertic…Le mélange avec des jeunes très talentueux comme Rolan, Ounas ou Malcom, qui commence à s’affirmer comme un très bon joueur de Ligue 1, je pense que ça pourrait faire des étincelles quand le groupe se connaîtra encore davantage. Là, il y a un petit passage à vide, mais je pense qu’une qualification européenne est jouable cette année et que Bordeaux peut redevenir l’un des tous meilleurs clubs français. girondins.com : Tu parles de Malcom (3 buts, 1 passe décisive) qui a réussi plutôt un bon début de saison. Est-ce qu’il suscite des attentes au Brésil ? Carlos Henrique : Un petit peu, oui. Malcom est assez connu ici. Il était titulaire très jeune à Corinthians avec qui il a été champion. À seulement 20 ans, il a déjà 3 ans d’expérience comme titulaire en équipe première, c’est rare. Je pense qu’il va beaucoup amener au jeu des Girondins. Par Clément Boudignon, à Rio de Janeiro (Brésil) Retrouvez demain la troisième et dernière partie de l’interview de Carlos Henrique. Il sera toujours question des Marine et Blanc mais aussi de l’équipe nationale brésilienne ! Lire la première partie de l’interview de Carlos Henrique