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Carlos Henrique : « La Ligue 1 a pris une autre dimension au Brésil »
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girondins.com : Carlos, il y a quelques jours, le Brésil a connu un tragique accident d’avion avec l’équipe de Chapecoense. Comment le drame a-t-il été perçu ? Carlos Henrique : Ce qui vient de se passer est vraiment terrible, c’est un évènement extrêmement triste pour tous les Brésiliens. Je crois que la dernière fois que j’ai vu le peuple brésilien aussi mobilisé, ému et uni dans la douleur, c’était lors du décès d’Ayrton Senna après son accident et sa mort lors du grand prix d’Imola. girondins.com : Personnellement, tu connaissais des victimes ? Carlos Henrique : Oui, j’avais un ami que j’ai connu lors de mon passage à Fluminense. Lucas Gomes, un super mec et un super attaquant. Il était très jeune, assez timide et extrêmement talentueux. C’était quelqu’un de très spécial pour moi, j’avais beaucoup d’affection pour lui. C’était un très bon copain de vestiaire. L’an dernier, en fin d’année, j’avais même activé mon réseau pour essayer de lui trouver une solution en Europe et même en Chine où ça a d’ailleurs capoté au dernier moment. Du coup il avait signé à Chapecoense ou il faisait encore une super saison. Quand ma femme m’a appris pour l’accident et pour tous ces morts, j’ai été effondré, choqué… Mes premières pensées ont été pour lui, car il aurait pu avoir un destin différent... J’ai été marqué par ma mauvaise expérience à Fluminense girondins.com : Dans le milieu du foot, les gens en parlent beaucoup ? Carlos Henrique : Dans les vestiaires oui, on en parle énormément. Tout le monde a été très touché. L’une des victimes, Arthur Maia, était prêtée à Chapecoense par Vitoria. Beaucoup de mes coéquipiers le connaissait très bien. Cet accident est vraiment l’une des pires tragédies qu’a connue le Brésil, il n’a laissé personne insensible. Tous ces jeunes, toutes ces familles touchées… c’est vraiment terrible. Surtout que l’enquête commence à révéler les circonstances de l’accident... Tous ces gens auraient été sacrifiés par la compagnie pour une histoire de 7000 reals d’essence (2000 euros)… C’est difficile à entendre et à comprendre pour tout le monde. girondins.com : Aujourd’hui, tu joues à Vitoria, un club peu connu au Brésil. Pourtant, cet été, tu as cherché à revenir en Ligue 1, notamment via un appel sur les réseaux sociaux. Que s’est-il passé ? Carlos Henrique : Ça a été une intersaison bizarre. Je suis parti faire un essai en Suisse à Lausanne, tout s’est bien passé mais financièrement on n’a pas réussi à trouver un accord. Je suis donc rentré au Brésil et là, le directeur de Vitoria m’a téléphoné. On était déjà proche à l’époque quand j’ai commencé ma carrière à Flamengo. Il m’a dit que le club était en difficulté et qu’ils avaient besoin d’expérience en défense pour espérer se maintenir. J’ai hésité parce que je sortais d’une expérience assez compliquée à Fluminense et je ne voulais pas poursuivre ma carrière au Brésil.   girondins.com : Qu’est-ce qui t’a convaincu alors ? Carlos Henrique : Le professionnalisme. J’ai été marqué par ma mauvaise expérience à Fluminense. Quand je suis arrivé là-bas, je me suis complètement retrouvé livré à moi-même, il n’y avait aucun suivi, la communication était quasi nulle entre les joueurs et le staff et les joueurs et les dirigeants. Ils n’ont pas tenu leurs promesses et ne comprennent pas les exigences du haut niveau. Mariano, qui avait joué là-bas, m’avait prévenu que ça allait être compliqué, que ça allait me changer de la France... De l’intérieur, ce n’est pas le grand club que tout le monde s’imagine. Pour être bien sur le terrain, j’ai besoin d’être bien dans ma tête. En France, c’était le cas mais dans ce club, c’est différent. girondins.com : Beaucoup de Brésiliens sont passés par le championnat français. La Ligue 1 est suivie là-bas ? Carlos Henrique : Le championnat français a pris une autre dimension, ici, au Brésil. Déjà grâce aux nombreux brésiliens qui y sont passés c’est vrai, mais aussi avec le PSG version Qatar qui possède beaucoup d’internationaux brésiliens dont notre ancien capitaine Thiago Silva. Les matches sont régulièrement retransmis à la télé. En se baladant à Rio ou dans les grandes villes, on voit de plus en plus de maillots du PSG dans la rue ou sur les marchés. C’est aussi révélateur de l’influence du club ici.     Par Clément Boudignon, à Rio de Janeiro (Brésil) Retrouvez dès demain la deuxième partie de l’interview de Carlos Henrique. Il sera question des Girondins !