Tellement fiers de vous [3-2, 0 tab à 3]

Dès l’entame de la rencontre, on a compris ce qu’était le haut niveau. De l’intensité, du pressing, de l’envie de chaque côté. Katja Snoeijs allume la première mèche (11’). En habitué des grands rendez-vous, Wolfsburg répond. Roord (16’) et Lattwein (17’) apportent le danger. La partie est fermée, elle va se décanter sur des erreurs individuelles. Les Allemandes frappent en premier. Pajor profite d’une mauvaise relance et crucifie Anna Moorhouse (0-1, 25’). Bordeaux réagit dix minutes plus tard. Maëlle Garbino centre de la gauche. Katja Snoeijs profite d’une incompréhension dans la défense de Wolfsburg pour égaliser (1-1, 35’). Son 4ème but de la saison.

Après deux nouvelles occasions adverses (44’ et 45’+1), la mi-temps est sifflée. On assiste à un bon match européen. Il va basculer dans autre chose. On peut appeler ça la magie du football. Bordeaux attaque d’entrée. Sisca Folkertsma est à deux doigts de transformer en but un centre d’une Maëlle Garbino intenable (46’). Katja Snoeijs, elle aussi touchée par la grâce, à également une possibilité (49’). Mais le chef d’œuvre vient de Melissa Gomes. Entrée à la pause pour Claire Lavogez, elle inscrit un but sublime. Une volée du droit sur un centre de Vanessa Gilles légèrement dévié (2-1, 65’). Le Stade Moueix bascule dans l’euphorie.

Bordeaux mène et tient la prolongation… mais recule de plus en plus. Entrent alors l’abnégation, le courage, la ténacité d’une équipe incroyable. Une âme. Elles taclent, dégagent en tribune, mettent la tête où personne ne mettrait le pied… Et quand Pajor réalise un geste de classe dans la surface, Bordeaux est sauvé par la barre (90’+1).  Dans la prolongation, Bordeaux est largement dominé. Les occasions se succèdent (94’, 101’, 110’, 114’) et à force de pousser, Pajor égalise (2-2, 102’). Cette fois, c’est fini… Même pas ! Quand tout semble terminé, Bordeaux lâche ces dernières forces. Sur la droite, Mickaëlla Cardia repique dans l’axe et place une frappe du gauche en pleine lucarne ! (3-2, 119’). Un match de dingue.

On arrive alors aux tirs au but. A ce jeu, l’expérience allemande fait la différence (0-3). Les Bordelaises peuvent être légitimement déçues après être passées si près d’un exploit historique. Mais comment ne pas être fier, malgré tout ? De tellement de courage, de talent, de don de soi pour le maillot au Scapulaire. Mesdames, vous nous avez fait vivre une émotion européenne rare. Alors, pour ça, et pour le reste, merci. Un grand merci.