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Gilbert Moevi, ancien défenseur du Club au Scapulaire
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Journaliste indépendant et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire du Club en compagnie de Julien Bée, Laurent Brun a accepté de nous parler de Gilbert Moevi. Disparu le week-end dernier, cet ancien défenseur a marqué l’histoire du Club au Scapulaire.
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girondins.com : Laurent, tu as beaucoup écrit sur les grands joueurs des Girondins, que peux-tu nous dire sur Gilbert Moevi qui nous a quittés ce week-end ? Laurent Brun : En tant qu’homme, c’était un garçon attachant, d’une grande gentillesse, toujours souriant et surtout d’une grande disponibilité. Un homme qui avait l’institution Girondins dans la peau car il a toujours été présent pour les diverses manifestations liées au Club ou encore avec l’Association des Anciens. J’ai eu la chance de le côtoyer très souvent car j’étais proche de Bernard Baudet avec qui est née une partie de la défense de fer, les “guerriers” de Salvador Artigas dans les années 1950-60. De par sa bienveillance, sa bonne humeur et sa disponibilité, pour moi, c’est une personne emblématique des Girondins de Bordeaux, mais surtout de l’esprit des Girondins. Concernant sa carrière de joueur, je ne l’ai évidemment pas vu jouer puisque je suis né en 1974 et que Gilbert a évolué jusqu’en 1967. Mon père l’a vu évoluer et m’en a parlé. C’était un athlète complet, avec de bonnes prédispositions physiques. Un très bon arrière, rugueux mais correct, très difficile à passer en un contre un. C’était l’époque Artigas avec Baudet, Chorda, Calleja, ces joueurs étaient redoutés et crains.
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"J’ai disputé beaucoup de matches et ce qui m’a beaucoup plus c’est d’avoir joué avec des joueurs qui étaient vraiment au-dessus du lot comme Roland Guillas. Avec lui, je me suis régalé et cette relation m’a poussé à faire mieux"  (extrait de Lescure Insolite).
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Dès la fin de sa carrière, il était resté très proche du Club. Il ne loupait pas beaucoup de matches des Marine et Blanc, que ce soit à Lescure ou au Matmut ATLANTIQUE. Je l’avais interrogé sur sa période aux Girondins de Bordeaux lors d’une réception au Château du Haillan. Il m’avait répondu « ce que je retiens en priorité, c’est le public. Il a toujours été gentil avec nous, j’ai passé des moments magnifiques car rien de mauvais ne m’a marqué. » Un discours plein d’humilité. girondins.com : Gilbert faisait partie d’une belle génération mais sans avoir remporté de titres, malheureusement… Laurent Brun : Salvador Artigas imposait une méthode difficile, basée sur le physique. Bordeaux était une des meilleures équipes de France à l’époque. Malheureusement, elle a souvent terminé en 2ème position. Gilbert a été vice-champion de France à deux reprises en 1965 et 1966 juste derrière le FC Nantes mais également finaliste de la Coupe de France face à l’Olympique Lyonnais en 1964. Il avait connu la D2 avec les Girondins avant de monter mais a successivement affronté le grand Stade de Reims, le grand Nice, Nantes et Saint-Etienne. Le foot ne se joue pas au mérite mais il aurait été en droit d’avoir un meilleur palmarès avec ces Girondins-là, une des meilleures équipes de l’histoire du Club. girondins.com : Comment expliquer aux supporters du Club qui ne l’ont jamais vu jouer, que Gilbert Moevi est un joueur emblématique pour le Club Laurent Brun : Fidélité, humilité, travail, fibre club. C’est ce que représentait Gilbert. Il aurait tout donné pour le club tout comme ses coéquipiers. Je les appelle les "grognards d’Artigas”. Ils allaient au feu tout le temps. C’était une équipe physique mais il y avait aussi de vrais techniciens et cette envie de gagner. Les joueurs comme Guillas, Péri, Audebert ou encore un international comme Robuschi. Ce sont des grands joueurs. Le respect s’est imposé à ce moment.
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Gilbert Moevi (tout à droite), ancien défenseur du Club au Scapulaire
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girondins.com : Pendant très longtemps Bordeaux a eu cette image d’avoir des joueurs physiques, qui se font respecter. Selon toi, cette réputation est née grâce à ces joueurs ? Laurent Brun : Oui. Il y a eu les premiers titres amateurs et la Coupe de France en 1941. Les joueurs étaient solides avec beaucoup de technicité dans un football encore différent des années 50’ et 60’. Mais selon moi, c’est à ce moment que la réputation est née. Je pense même que le derby de l’Atlantique (Bordeaux-Nantes) est né à ce moment-là car les deux équipes se battaient pour les deux ou trois premières places. À cette époque, il y avait une autre équipe qui avait les mêmes caractéristiques que les Girondins : le Nîmes Olympique. Bordeaux était l’une des équipes les plus à craindre et elle était citée en référence pour cela. girondins.com : Près de 40 ans après sa carrière de footballeur, on sentait à quel point il était attaché à ce blason et ce maillot… Laurent Brun : Oui, jusqu’au bout. Beaucoup des joueurs de cette époque sont devenus éducateurs ou entraîneurs au club ou dans la région. Gilbert, par exemple, était en poste à Mérignac où il a fait, d’après des coupures de presse, deux jubilés en mai 1975 et en octobre en 1994. Chez tous ces anciens joueurs, toute la famille a continué à suivre les Girondins et celle de Gilbert ne faisait pas exception. Ses filles n’ont peut-être pas joué mais, sans parler pour elles, je suis sûr qu’elles ont suivi les Girondins. Il était d’ailleurs venu accompagné d’une d’elle aux 140 ans du Club en octobre dernier. Il était surnommé « l’araignée noire » ou la « pieuvre noire » dans la presse et il a marqué assurément l’histoire de notre club.
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Fiche technique de Gilbert Moevi
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Matches disputés : 255 But marqué : 1 Compétitions disputées : Division 1, Division 2, Ligue Europa, Coupe de France, Coupe Drago
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Ouvrages de Julien Bée et Laurent Brun
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Par Julien Bée et Laurent Brun  > La fabuleuse aventure des supporters Girondins à Bordeaux, Scapulire Éditions > Lescure et les Girondins, le rendez-vous des légendes, éditions Sud-Ouest > Lescure, 80 ans d'histoires, de sports et d'évènements, éditions Sud-Ouest   Par Laurent Brun > Lescure insolite, éditions Sud-Ouest